Journal des fouilles

2024-2025

à partir des textes de Jane Dieulafoy

Avec Milena Csergo / Estelle Lesage | Musique Stéfanos Floras | Scénographie Clémence Kazémi | Costumes Mina Ly | Dramaturgie Muriel Malguy | Mise en scène Mirabelle Rousseau | Illustrateur Gaspard Njock, illustrateur | Construction Maxime Papillon | Sculpture céramique Dove Perspicacius

Spectacle jeune et tout public
Durée 40 minutes

Journal des fouilles

2024-2025

à partir des textes de Jane Dieulafoy

Avec Milena Csergo / Estelle Lesage | Musique Stéfanos Floras | Scénographie Clémence Kazémi | Costumes Mina Ly | Dramaturgie Muriel Malguy | Mise en scène Mirabelle Rousseau | Illustrateur Gaspard Njock, illustrateur | Construction Maxime Papillon | Sculpture céramique Dove Perspicacius

Spectacle jeune et tout public
Durée 40 minutes

Le spectacle
Journal des fouilles est une forme courte sur Jane Dieulafoy, archéologue française qui découvrit le site de Suse, en Perse (actuel Iran), à la fin du dix-neuvième siècle. Elle documente ses recherches dans ses livres, ses dessins et ses photographies. Initialement partis sur les traces de l’influence de l’art oriental sur le gothique européen, Jane et son mari Marcel exhument la Frise des Lions du palais de Darius 1er (522-486 avant J.-C.), la Rampe de l’escalier du palais d’Artaxerxès III et la Frise des Archers, qu’ils rapportent au Louvre où ils sont exposés depuis 1886 dans les salles Dieulafoy. Jane Dieulafoy est aussi romancière, journaliste et photographe. D’un caractère intrépide et combatif, elle s’habille en homme lors de la guerre de 1870, puis pour les fouilles en Iran ; elle conservera le costume d’homme à son retour à Paris, où elle obtient un permis de travestissement. Le spectacle transporte les spectateurs·trices dans le bivouac de l’exploratrice, au milieu du désert persan.

Les ateliers et les sorties
La création de cette forme courte s'accompagne d'ateliers à partir des textes, dessins et photographies de Jane Dieulafoy, en lien avec des archéologues, un graphiste-illustrateur (Gaspard Njock) et une scénographe (Clémence Kazémi). Les enseignants·tes peuvent aussi amener leurs élèves en sortie au Musée du Louvre où ils.elles verront la Frise du Palais de Darius au Département des Antiquités orientales (visite commentée et dessinée des salles Dieulafoy). Voir aussi les archives de l'institut National de l'Histoire de l'Art.

Jane Dieulafoy
Née en 1851 à Toulouse, Jane Dieulafoy est une archéologue, mais aussi une romancière, journaliste et photographe. Elle s’habille en homme pour accompagner son mari lors de la guerre de 1870, puis pour leurs fouilles en Iran, et elle conservera le costume d’homme à son retour à Paris, où elle obtient un ‘permis de travestissement’. Elle visite l’Angleterre, l’Italie, l’Egypte, le Maroc, puis en 1881-1882, se rend à Constantinople, traverse la Georgie pour atteindre la Perse dont elle et son mari répertorient, photographient tous les monuments, les mosquées, les ponts pendant un an. Jane parle le Persan, et tient un journal qui sera publié en feuilleton dans Le Tour du monde, et dans son texte La Perse, la Chaldée, la Susiane paru en 1887. Elle publie également Une amazone en Orient, Du Caucase à Persépolis, 1881-1882. En 1884, le couple repart pour un deuxième voyage en Iran pour fouiller la cité de Suse, c’est la découverte de la frise des Lions du palais de Darius, la rampe de l’escalier du palais d’Artaxerxès III et de la frise des archers, rapportés au Louvre où ils sont exposés depuis 1886 dans les ‘salles Dieulafoy’. En 1888, elle publie À Suse, journal des fouilles, 1884-1886. Entre 1888 et 1914 ils explorent l’Espagne, puis le Maroc où ils participent au déblaiement de la mosquée Hassan à Rabat. Jane contracte une maladie dans le service de l’ambulance dont elle périt le 25 mai 1916.

"Prenant place sur des peaux à même le sol, face à une tente sommaire devant laquelle des ustensiles et outils trônent, le public attend l’entrée de l’archéologue. Ce n’est pas de ce bivouac que Jane Dieulafoy surgit, mais de la salle – façon de signaler que cette femme n’est jamais là où on l’attend. Vêtue d’un pantalon, d’une veste noire et d’une chemise blanche, portant un bagage en cuir contenant son matériel et une paire de jumelles, elle nous embarque dans son histoire. En une quarantaine de minutes, l’on suit au plus près, et à un rythme cadencé, le récit de son voyage de plusieurs semaines jusqu’à Suse, ses découvertes sur place et le rapatriement de celles-ci en France. Interprété avec précision et une présence à la justesse saisissante par la comédienne Milena Csergo, soutenu par la musique de Stéfanos Floras – installé à côté du bivouac –, l’ensemble donne chair et corps à l’expédition."
Caroline Châtelet, Sceneweb, décembre 2024

En savoir plus…

"Quelques amis bien intentionnés tentèrent de me détourner d’une expédition, au demeurant fort hasardeuse, et m’engagèrent vivement à rester au logis. On fit miroiter à mes yeux les plaisirs les plus attrayants. Un jour je rangerais dans des armoires des lessives embaumées, j’inventerais des marmelades et des coulis nouveaux ; le lendemain je dirigerais en souveraine la bataille contre les mouches, la chasse aux mites, le raccommodage des chaussettes. Deux fois par semaine j’irais me pavaner à la musique municipale. L’après-midi serait consacré aux sermons du prédicateur à la mode, aux offices de la cathédrale et à ces délicates conversa- tions entre femmes où, après avoir égorgeaillé son prochain, on se délasse en causant toilettes, grossesses et nourrissages. Je sus résister à toutes ces tentations. À cette nouvelle on me traita d’originale, accusation bien grave en province ; mes amis les meilleurs et les plus indulgents se contentèrent de douter du parfait équilibre de mon esprit."
Jane Dieulafoy, La Perse, La Chaldée, La Susiane

« Les fouilles A du palais se continuent dans de meilleures conditions. Les membres de taureaux accouplés, appartenant aux chapiteaux bicéphales, ont été trouvés et amenés sur le sol à l'aide de crics. De longtemps je n'oublierai la mine ahurie des Dizfoulis devant ces engins. Nos hommes en étaient arrivés à perdre la notion des poids; sans de minutieuses précautions et une continuelle surveillance, ils se seraient fait broyer. Les fragments sont assez nombreux pour que l'on puisse, par la pensée, reconstituer l'animal gigantesque qui couronnait les colonnes. Voici le ventre couvert de poils frisés, les lourds genoux de la bête; un collier, orné de marguerites et d'une fleur de lotus en guise de pendeloque, entoure le cou. La base, le fût, le chapiteau atteignaient vingt-deux mètres de hauteur. A coté d'une base gît la tète du monstre. Elle rappelle celles qui terminaient les chapiteaux dont on a retrouvé l'image sur la façade rupestre des hypogées achéménides. L'extrémité du museau, ainsi que les cornes, les oreilles, signalées par de profondes mortaises, manquent encore. Ces sculptures, exécutées dans un calcaire noir au grain très lin, éveillent l'idée d'un art décoratif puissant et d'une technique avancée. Des tailles heureusement diversifiées mettent en relief certains muscles, estompent les autres et donnent au marbre des tons dont les différences, inappréciables dans l'ensemble, enlèvent a la masse des colosses toute monotonie. Le hasard est-il une seconde Providence? Ces monstres de dure matière se sont brisés en mille pièces lorsque les palais s'écrasèrent dans la poussière, et, sous leurs débris, tombés presque du ciel, apparaissent des poteries intactes. » Jane Dieulafoy, Journal des fouilles

VOIR
ᐳ Les découvertes des Dieulafoy sur le site du Louvre
ᐳ Les albums photographiques de Jane Dieulafoy sur le site de l'INHA

ECOUTER
ᐳ Un documentaire sonore sur Marcel et Jane Dieulafoy sur le site du Louvre
ᐳ L'émission sur Jane Dieulafoy sur France Bleu Jane Dieulafoy, pionnière française de l'archéologie

LIRE
Un article sur le spectacle dans Sceneweb
A Suse, Journal des fouilles 1884-1886 de Jane Dieulafoy
La Perse, la Chaldée et la Susiane de Jane Dieulafoy

« Les fragments sont assez nombreux pour que l'on puisse, par la pensée, reconstituer l'animal gigantesque qui couronnait les colonnes. Voici le ventre couvert de poils frisés, les lourds genoux de la bête; un collier, orné de marguerites et d'une fleur de lotus en guise de pendeloque, entoure le cou. La base, le fût, le chapiteau atteignaient vingt-deux mètres de hauteur. A coté d'une base gît la tète du monstre. »

Représentations

ᐳ Théâtre de la Girandole, Montreuil, du 10 au 13/12/24
ᐳ Lycée Delacroix, Drancy, 5/06/24
ᐳ Lycée Corvisart, Paris, 4/06/24
ᐳ Collège Oeben, Paris, le 2/05/24
ᐳ Collège Oeben, Paris, le 26/04/24
ᐳ TMB Jean Guérin, Montreuil, le 22/03/24

Production

Production Le T.O.C. | En partenariat avec le Théâtre Municipal Berthelot, Montreuil | Avec le soutien de la SACEM, de la Ville de Montreuil, du Lycée Corvisart-Paris et du Collège Oeben-Paris | La Compagnie T.O.C. est conventionnée par le Ministère de la Culture-DRAC Ile de France, la Région Ile de France au titre de la Permanence artistique et culturelle et la Ville de Montreuil.