Robert Guiscard

Heinrich von Kleist

Avec Nicolas Cartier, Matthias Girbig, Estelle Lesage, Muriel Malguy, Emilie Paillard, Etienne Parc, Vincent Mourlon et filmé, Pascal Bongard
Traduction Eloi Recoing et Ruth Orthmann
Dispositif Mirabelle Rousseau
Dramaturgie Muriel Malguy
Lumières Laïs Foulc
Son Frédéric Reinhart et Stéphane Gombert
Construction Sylvain Magnée
Régie plateau Esther Silber et Camille Jamin

Robert Guiscard

Heinrich von Kleist

Avec Nicolas Cartier, Matthias Girbig, Estelle Lesage, Muriel Malguy, Emilie Paillard, Etienne Parc, Vincent Mourlon et filmé, Pascal Bongard
Traduction Eloi Recoing et Ruth Orthmann
Dispositif Mirabelle Rousseau
Dramaturgie Muriel Malguy
Lumières Laïs Foulc
Son Frédéric Reinhart et Stéphane Gombert
Construction Sylvain Magnée
Régie plateau Esther Silber et Camille Jamin

Robert Guiscard est un diamant noir dans l’oeuvre de Kleist. Interrompue, la pièce devient le lieu d’un cul-de-sac formel et politique. Comme le sujet de la pièce a fui en s’écrivant, le spectacle se cherche en se faisant. A la table et par la manipulation du papier et d’instruments de vision, les acteurs enquêtent sur l’inachèvement du texte de Kleist. Sur le plateau, un cadre : espace des apparitions. Les acteurs vont et viennent de la table au cadre, jouant alternativement les personnages du peuple - les lecteurs enquêteurs - et ceux du pouvoir. Dans Guiscard, la réflexion sur la légitimité et le pouvoir est liée à la question du regard et de la parole. Entendre et voir. Agir et parler. Il en va du pouvoir de la parole et de l’image sur le réel, de la dissociation parole – réalité, et in fine, de ce que c’est que la représentation.

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« [...] je donnerais volontiers une goutte de mon sang pour chaque syllabe d’une lettre qui commencerait ainsi : « Mon poème est terminé. » Mais, tu le sais, qui trop embrasse, mal étreint, comme dit le proverbe. [...] Il serait en tout cas insensé de ma part de vouloir vouer plus longtemps mes forces à une œuvre qui, je dois en convenir, est trop difficile pour moi. Je m’efface devant quelqu’un qui n’est pas encore né et, un millier d’années à l’avance, je m’incline devant son esprit. [...] Je peux rire à présent, quand j’imagine un prétendant qui élève des protestations au milieu d’un tas de gens qui ne reconnaissent pas ses droit héréditaires à la couronne ; mais les conséquences que cela peut avoir sur une âme sensible, je te le jure, on ne peut les prévoir. Cette idée m’effraie. [...] Une certaine exaspération injustifiée envers ces talents tronqués s’est emparée de moi, je me fais presque penser à Minette lorsqu’elle a raison au cours d’une discussion et qu’elle n’arrive pas à s’exprimer. »
Lettre de Kleist à Ulrike Kleist, Genève 5 octobre 1803

UN GARCON (gravissant le tertre à moitié).
Regardez, regardez ! Ils ouvrent la tente !
LE VIEILLARD.
O fils aimé, le vois-tu ?
Dis, le vois-tu ?
LE GARCON.
Oui père, je le vois !
Je le vois debout au centre de la tente !
Il ajuste l’armure à sa haute poitrine !
Il pose la chaînette de grâce autour de ses larges épaules !
Sur sa grande tête, il enfonce avec force
Le casque dont l’aigrette se balance avec vigueur !
Mais regardez, ô regardez par ici ! – Le voici en personne !
Kleist, Robert Guiscard, duc des Normands

« La splendeur est toujours une apparence. La simplicité dans l’ « apparaître », c’est toujours la dissimulation de la vérité. »

Documentation
Texte complet
Représentations

ᐳ "Nous n'irons pas à Avignon", Gare au Théâtre, juin 2006
ᐳ Jeune Théâtre National, 2006
ᐳ Théâtre de Gennevilliers, Carte blanche, 2006
ᐳ Théâtre A. Vitez, Aix en Provence, 2007
ᐳ Paris Ouest Nanterre La Défense, mars 2010

Production

Production Le T.O.C. | Avec le soutien de l'Université Paris Ouest Nanterre, du Théâtre de Gennevilliers, du Collectif 12 de Mantes la jolie