« Les SCUM deviendront des membres des forces du détravail, des forces du foutage-de-merde ; elles trouveront toutes sortes de boulots où détravailler. Les vendeuses SCUM, par exemple, ne feront plus payer les marchandises ; les opératrices SCUM ne feront plus payer les communications ; les employées de bureau et les ouvrières SCUM, non contentes de saloper leur travail, détruiront le matériel en secret. Les SCUM détravailleront à leur poste jusqu’à ce qu’elles soient virées, puis trouveront un autre poste où détravailler.
Les SCUM prendront de force la place des chauffeurs de bus, de taxi, des vendeurs de tickets de métro, conduiront les bus et les taxis et distribueront gratuitement les tickets de métro.
Les SCUM détruiront tous les objets inutiles et dangereux comme les voitures, les vitrines de magasins, les « Oeuvres d’Art », etc.
Les SCUM finiront par s’emparer des ondes –en prenant de force la place de tous les employés qui feraient obstacle à l’entrée des SCUM dans les studios.
Les SCUM pratiqueront le bousillage de couple – en assaillant les couples mixtes (ou non), où qu’ils soient. » Valerie Solanas, SCUM manifesto, traduction Blandine Pélissier
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ᐳ LE TEASER DU SPECTACLE
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ᐳ Up your ass, de Valerie Solanas, Traduction Wendy Delorme, aux éditions Fayard
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ᐳ L'émission Pièces détachées sur Radio Campus
ᐳ L'émission Pas de Quartiers sur Radio Libertaire
ᐳ L'émission SCUM is fun sur Radio Panik
ᐳ L'émission Une histoire particulière sur France Culture
« La metteure en scène Mirabelle Rousseau, spécialiste des manifestes, et la comédienne Sarah Chaumette, géniale conférencière qui glisse vers la prophète illuminée, sont allées chercher un pamphlet, celui de Valérie Solanas, Américaine connue pour avoir tiré sur Warhol. Imaginant exclusivement un monde de femmes, l’auteure remet aussi en cause le système monétaire, la finance. Ecrit en 1967, le brûlot underground SCUM, qui attaque de face l’ordre social masculin, est tenu à distance par une mise en scène et une interprète délurées qui se permettent quelques facéties, comme celle du micro de la conférencière qui débande. Sur son podium, Sarah Chaumette en costume de secrétaire de cabinet médical, avec un rien de rouge dans les cheveux, crache son venin. Le podium est un bûcher où brûler la sorcière. »
Marie Christine Vernay, Libération